C’est une affaire qui secoue actuellement le Maroc et salit au passage la réputation de certains de ses dirigeants politiques. Tout commence par les révélations d’un narcotrafiquant, El Hadj Ahmed Ben Ibrahim, arrêté en 2019 au Maroc avec 40 tonnes de cannabis, rapporte le journal Le Monde dans un article à paraitre demain.  

Devant les enquêteurs, « le Malien » met en cause deux figures éminentes du Parti Authenticité et Modernité (PAM), membre de la majorité gouvernementale : Saïd Naciri, député-maire de Casablanca et influent patron du club de football du Wydad, et l’homme d’affaires Abdenbi Bioui, président du PAM dans la région de l’Oriental.

Selon Ben Ibrahim, dont les déclarations sont reprises in extenso par Le Monde, ces deux élus auraient participé à un vaste trafic international de stupéfiants à ses côtés, exportant des dizaines de tonnes de résine de cannabis du Maroc chaque année. Ils se seraient également accaparé une partie de ses biens immobiliers pendant son incarcération entre 2015 et 2019.

Inculpés de trafic de drogue, blanchiment d’argent, vol et faux et usage de faux, MM. Naciri et Bioui ont été écroués le 22 décembre, avec 18 autres suspects. Le PAM s’est empressé de les exclure et de prendre ses distances, mais cette affaire tombe au plus mal pour la scène politique marocaine.  

Selon l’article du Monde, une vingtaine de parlementaires font actuellement l’objet de poursuites judiciaires, remettant en question l’intégrité de certains élus prêts à tout pour s’assurer des soutiens locaux, selon l’opposition de gauche. La réputation déjà entachée de la classe politique marocaine risque encore d’être égratignée par les futurs rebondissements de ce scandale.