Mary Lawlor : « J’ai demandé au gouvernement algérien de libérer les défenseurs des droits humains et les journalistes emprisonnés » - Radio M

Radio M

Mary Lawlor : « J’ai demandé au gouvernement algérien de libérer les défenseurs des droits humains et les journalistes emprisonnés »

Radio M | 05/12/23 14:12

Mary Lawlor : « J’ai demandé au gouvernement algérien de libérer les défenseurs des droits humains et les journalistes emprisonnés »

La Rapporteuse onusienne sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a animé une conférence de presse, ce mardi, au terme de sa visite officielle de dix jours en Algérie. Elle a déclaré avoir demandé au gouvernement algérien de libérer les défenseurs des droits humains et les journalistes emprisonnés.

« J’ai demandé à ce qu’on laisse les défenseurs des droits humains faire leur travail. J’ai demandé au gouvernement algérien de libérer les défenseurs des droits humains et les journalistes ainsi le lanceur d’alerte Noureddine Tounsi et le militants écologiste visé par des personnes non gouvernementales », a déclaré la Rapporteuse onusienne sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, lors de la conférence de presse qu’elle a animée, ce mardi, à l’hôtel El Djazaïr.

Pas moins de 280 détenus d’opinion sont incarcérés dans les prisons algériennes, dont des activistes du Hirak, des défenseurs des droits humains et des journalistes. Parmi les défenseurs des droits humains concernés par la demande de remise en liberté formulée par la Rapporteuse spéciale figure le militant écologiste Mohad Gasmi, la co-présidente du congrès mondial Amazigh, Kamira Nait Sid, un membre de la LADDH, disssoute, Ahmed Mnaseri, le lanceur d’alerte, Noureddine Tounsi, ainsi que les journalistes et directeur de Radio M Ihsane El Kadi et le rédacteur en chef du Provincial Mustapha Bendjama.

Le cas d’Ihsane El Kadi et Mustapha Bendjama

Pendant sa visite officielle en Algérie, Mary Lawlor a rencontré, entre autres, le ministre de la communication Mohamed Laagab. Dans le même temps, deux journalistes se retrouvent en prison, à savoir le directeur de Radio M Ihsane El Kadi et le rédacteur en chef du Provincial Mustapha Bendjama. Ces deux journalistes sont ciblés pour leur implication dans le Hirak et pour avoir rapporté la situation des droits humains, notamment pendant la répression. Ihsane El Kadi a été condamné définitivement à sept ans de prison, dont cinq ans ferme et les locaux de ses médias ont été mis sous scellés. Mustapha Bendjama a été condamné dans deux affaires distinctes à huit mois et six mois de prison ferme. Il devait quitter la prison le 7 octobre denier, mais il est toujours maintenu arbitrairement en détention.

En réponse à la question d’un journaliste sur ces deux journalistes, Mary Lawlor a indiqué avoir abordé le sujet des « journalistes et de leurs publications » avec le ministre Mohamed Laagab, sans les nommer.

Elle a ajouté avoir relevé « le fait de recourir au code pénal, notamment les articles 144, 146 et 87 bis pour poursuivre les journalistes, alors que la constitution les protège de la privation de liberté ». L’article 87 bis est relatif au terrorisme et les articles 144, 145, 146, et 147 sont relatifs à l’outrage aux fonctionnaires et institutions de l’Etat. Dans le même contexte, Mary Lawlor a affirmé que les « Nations Unies allaient accompagner l’Algérie pour l’aider à protéger les journalistes ».

A rappeler que Mary Lawlor a rencontré pendant sa visite en Algérie des représentants du gouvernement et de la société civile. Elle s’est également rendue dans trois prisons où elle a rencontré quelques détenus d’opinion, puis au tribunal de Dar El Beida au procès des défenseurs des droits humains Kaddour Chouicha, Djamila Loukil et Said Boudour.