Les verts ont sans doute fait le plus dur en réalisant un exploit ce soir à Douala grâce à un but de Islam Slimani et un bloc défense très discipliné.
Le choix inhabituel de Djamel Belmadi de jouer en 5-2-3 s’est finalement avéré payant. L’Algérie a cassé ce soir au stade de Japoma de Douala, maudit pendant la CAN, le signe indien qui faisait qu’elle n’avait jamais battu le Cameroun en 7 matchs officiels. Elle prend une option pour la qualification à la coupe du Monde au Qatar en novembre prochain, à quatre jours du match retour à Blida mardi prochain.
Les verts sont revenus au Cameroun en mode Rabah Saâdane, c’est à dire avec une organisation à cinq défenseurs, et un bloc bas sans ambition de possession et d’attaque placée.
Cela a fini par faire déjouer les Camerounais incapables de trouver les solutions face à une belle discipline collective et le risque toujours latent d’être débordé en contre-attaque. Bousculée dans les premières minutes par des rushs camerounais quelque peu désordonnés, les verts se sont mis à gagner les seconds ballons à partir de la fin du premier quart d’heure.
Sur la première séquence de pressing collectif, dans le demi terrain adverse, Islam Slimani aurait pu ouvrir le score en récupérant un ballon dans les pieds adverses. Son tir, au bout d’une course de 30 m, a été dévié par Onana. C’est finalement sur balle arrêtée que les verts prendront l’avantage à la 40e minute. Slimani, encore lui, reprenant puissamment un coup franc bien botté sur la gauche, par Youcef Belaili.
Le Cameroun a accusé le coup, perdant son leader technique Vincent Abu Bakar, sans doute sur blesssure à la mi-temps. L’équipe de Belmadi a poursuivi l’application stricte de son organisation défensive avec les trois axiaux ( Bedrane, Mandi et Belamri) qui ont toujours défendu en avançant et deux pistons (Benayada et Bensebaini) fermant les deux couloirs devant Choupo Moting et Toko Ekambi.
Les verts ont concédé une très faible possession (36% ) à leurs adversaires mais très peu de situations dangereuses. Il y’ a eu 11 minutes de temps additionnels à cause d’une panne partielle de l’éclairage dans le stade de Japoma, mais le sentiment était que les Lions Indomptables demeuraient sans solution face au bloc bas et compact des algériens, accroché à leur avance au tableau d’affichage. Les deux relayeurs du milieu – Zerrouki et Bennacer – très peu utilisés dans les sorties de balles, ont beaucoup couru pour fermer les espaces et ont du logiquement céder leur places pour les 20 dernières minutes.
Slimani, généreux, décisif, et très précieux en point de fixation, et Mahrez impliqué mais peu trouvé dans sa position favorite en un contre un, ont également cédé leur place. Les rentrées successives de Bendebka, Belfodil, Feghouli puis Guedioura ont permis dans les dernières minutes crispantes, au pressing algérien de gagner en intensité sur les porteurs du ballon camerounais, souvent sans inspiration.
Le coaching de Belmadi a été très pertinent de ce point de vue, maintenant son organisation jusqu’au bout, avec sans doute le seul bémol pour lui, résidant dans la mauvaise utilisation de deux ballons de contre, offerts, qui auraient pu donner un deuxième but et sceller un peu plus le sort de cette double confrontation.
Ismail Bennacer suspendu, sera absent à Tchaker. Avec la règle du but à l’extérieur toujours en vigueur dans les qualifications de la FIFA, l’Algérie a pris une belle option avec cet exploit. Elle pourra se contenter d’un match nul à Blida mardi prochain pour composter son billet. Les joueurs n’ont pas manifesté un débordement de joie au coup de sifflet final, conscient qu’il reste une autre bataille à livrer qui sera tactiquement différente de celle de ce soir, car les Algériens ne pourront pas laisser complétement l’initiative du jeu à leur adversaires devant un public exigeant et enflammé à Tchaker.
Un match différent à Blida attend les poulains de Belmadi. Il faudra trouver donc le bon équilibre pour se mettre à l’abri en marquant à nouveau sans être obligé de partir à l’abordage des buts d’Onana.