Mourad Dhina (Rachad) fait de nouvelles propositions pour sauvegarder la diversité du Hirak (vidéo) - Radio M

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Mourad Dhina (Rachad) fait de nouvelles propositions pour sauvegarder la diversité du Hirak (vidéo)

La Rédaction | 28/03/21 15:03

Mourad Dhina (Rachad) fait de nouvelles propositions pour sauvegarder la diversité du Hirak (vidéo)

Le dirigeant du mouvement a tenté de rassurer sur les intentions de Rachad et s’est excusé pour sa phrase sur les intellectuels assassinés durant les années 90.

Et si tous les Algériens de plus de 25 ans impliqués politiquement dans la guerre civile des années 90 se tenaient à l’écart du destin du pays pour l’avenir ? C’est là une des suggestions mises sur la table pour Mourad Dhina , dirigeant du mouvement Rachad, afin de préserver le Hirak des tentatives de division notamment au sujet du clivage autour des responsabilités durant ces années là.

Mourad Dhina a réagit, ainsi, à la campagne de diabolisation de son organisation qui a culminé avec l’émission par le parquet de Birmandreis, mercredi dernier, de mandats d’arrêt internationaux visant à l’assimiler à un réseau lié au terrorisme. Dans une vidéo de 40 minutes postée ce jeudi 25 mars, l’ancien militant du FIS « que j’ai rejoint une fois dissout et que j’ai quitté il y’a plus de 15 ans », a tenté de rassurer l’opinion algérienne sur les intentions de son mouvement « Nous sommes une petite partie du Hirak (…), nous sommes contre un Etat théocratique et pour un Etat de droit et des libertés » .

Mourad Dhina a multiplié les gages politiques afin que « la Issaba » et sa police politique n’utilisent pas Rachad pour diviser le HIrak et en réduire la diversité sociale et idéologique. Moment important de cette vidéo, Mourad Dhina a présenté ses excuses pour la première fois aux familles des intellectuels victimes des assassinats ciblés qui « auraient pu se sentir blessés par ses propos ». Il s’agit de cette phrase – dont il a rappelé qu’elle était extraite de son contexte – qui pouvait justifier le recours au meurtre contre les intellectuels qui « ont chois leur camp et provoqué les jeunes » en soutenant l’arrêt du processus électoral et la répression du FIS à partir du 11 janvier 1992.

L’intervention du dirigeant de Rachad a montré de nouvelles dispositions à reconsidérer la part de responsabilité du courant islamiste dans les violences politiques des années 90 , en même temps que de celles de toutes les parties. La vidéo du dirigeant du mouvement Rachad a voulu afficher une volonté plus forte, en ce contexte précis, de ne pas faire de l’héritage toujours vivace des dérives sanglantes de la guerre civile , un handicap qui hypothèque l’avenir de l’Algérie. Il a insisté sur les fondements politiques de son mouvement qui « c’est dans la charte de 2006, nous ne l’avons pas changé hier soir… », est « contre l’Etat théocratique, et nous avons expliqué pourquoi nous sommes contre l’Etat théocratique ».

Réponse au blog sur Radio M

Le mouvement Rachad a été l’objet de nombreuses accusations ces dernières semaines lui attribuant de manipuler les marches populaires depuis leur reprise le 22 février dernier notamment en introduisant des slogans non consensuels, certains les qualifiant de revanchards contre l’armée. Rachad a réagit à cette escalade en tentant de rétablir un dialogue interne au Hirak a travers la présence d’un de ses militant en Algérie au siege du MDS pour les portes ouvertes organisés par ce parti de gauche le samedi 20 mars dernier.

Un blog de Ihsane El Kadi paru sur le site de Radio M a invité à protéger la place de Rachad dans le Hirak, à condition que le mouvement joue de son côté le jeu du respect de la diversité du mouvement et de son unité pour le changement radical. Cet article a provoqué un forte polémique dans les milieux hostiles à l’intégration du courant représenté par Rachad dans le jeu politique en Algérie en vue de négocier une transition vers l’Etat de droit et des libertés.

Le CPP , talk politique phare de Radio M a également traité de cette question de la place de Rachad dans le Hirak et de la campagne de sa diabolisation. L’avocate Aouicha Bekhti a porté de nombreuses accusations contre le mouvement Rachad ce qui a également interpellé Mourad Dhina, qui à la suite d’autres acteurs incriminés a sollicité un droit de réponse, Rachad étant absent du plateau du CPP.

Plus globalement, la vidéo du dirigeant de Rachad répond positivement à la nécessité de maintenir un front uni dans le Hirak qui sauvegarde sa diversité. Rachad se dit prête à dialoguer avec les autres forces politiques présentes dans le mouvement populaire afin de trouver les voies pour engager « la transition démocratique vers la souveraineté populaire » une revendication scandée à nouveau ce vendredi dernier par les manifestants.