Le Hirak n’est pas fini ! Comme une réponse à ceux qui affirment que le mouvement populaire est terminé, des jeunes militants de toutes les régions du pays et dans la diaspora, des personnalités politiques, universitaires et médiatiques regroupant l’éventail des courants politiques et idéologiques ont lancé, jeudi 22 octobre 2020, le Nidaa 22 (l’appel du 22). Leur but : créer, en dehors de l’agenda du régime, une large dynamique de concertation pour aboutir à un contrat politique consacrant les objectifs du Hirak
Qu’est-ce que ça va changer ? Après un certain flottement du à la conjonction de la pandémie et de la répression, les activistes du Hirak veulent créer les conditions d’un débat national soutenu autour des revendications portées par le mouvement populaire du 22 février 2019 et encourager les démarches d’organisation autonomes et libres des militants et des citoyens. L’appel, sans fixer de date, est clairement orienté dans la perspective d’un retour des marches populaires « lorsque les conditions seront jugées réunies ». Mais, sans attendre cet évènement, les différents acteurs, sans occulter les divergences idéologiques qui les opposent, engagent les discussions sur les prochaines perspectives politiques. Une initiative (Moubadara) devrait s’énoncer à travers un texte formulant les revendications du Hirak et la démarche pour y parvenir. Les acteurs entendent démontrer, alors que le projet de révision constitutionnelle du pouvoir ne soulève pas d’intérêt notable, démontrer leur capacité à engager un débat fondateur sur les questions essentielles pour l’avenir du pays ;
Nida 22, peut-il s’organiser durablement ? A priori, les choses semblent bien partie. L’initiative a été discutée et négociée pendant de longs mois avec des participants représentants l’éventail des courants politiques du pays. C’est une initiative citoyenne qui ne se veut pas une représentation du Hirak mais qui entend encourager les militants et les citoyens à débattre et à s’organiser. Mais pour la bonne gestion de l’initiative, une structure légère va probablement être mise en place. Mais l’essentiel pour les acteurs du Hirak est de relancer la dynamique de dialogue et du débat au sein du Hirak, le pouvoir ayant démontré qu’il n’a aucune offre politique sérieuse à faire au pays. L’initiative s’adresse donc aux citoyens afin de relancer la dynamique et de créer le rapport de force nécessaire, le Nida insistant une fois de plus sur le caractère éminemment pacifique de la démarche.
Points forts du mouvement Nida 22. La flamme de la révolution pacifique est ardente, et la détermination des algériens à pousser au changement politique et pacifique est intacte depuis le 22 février 2019. Et ce malgré les instruments entre les mains du pouvoir, pour l’éliminer. Il existe une attente forte dans le pays et les acteurs du Hirak entendent bien y répondre. Et de démentir ceux qui proclament que le Hirak est fini.