Le procès pour l’assassinat en 2010 de l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Ali Tounsi s’est ouvert jeudi devant le tribunal criminel d’appel d’Alger, rapporte l’agence officielle.
L’unique accusé dans ce dossier, Chouaïb Oultache, ancien chef de l’unité aérienne de la DGSN, avait été condamné à deux reprises pour ce crime : à la peine de mort en 2017 puis à la prison à perpétuité en 2021 après un premier pourvoi.
La Cour suprême ayant décidé un nouveau renvoi, M. Oultache comparaît donc pour la troisième fois devant la justice algérienne pour « homicide volontaire avec préméditation » et « possession d’arme à feu de 4ème catégorie sans permis ».
Les faits remontent au 25 février 2010. Ce jour-là, Ali Tounsi, nommé l’année précédente patron de la police algérienne, avait été abattu de plusieurs balles dans le haut du corps dans son bureau de la caserne Antar à Alger.
Âgé aujourd’hui de 80 ans, Chouaïb Oultache clame toujours son innocence. Il avoue avoir tiré mais pas être l’auteur du coup fatal. « Je ne l’ai pas tué, affirmait-il déjà à la barre en 2017. Ce sont eux qui l’ont fait. Je l’ai seulement blessé au bras droit parce qu’il me menaçait». Ses avocats avaient plaidé l’« absence de preuves matérielles » lors des précédents procès. Le mobile du crime n’a jamais été officiellement établi.
Pourtant, certains éléments datant de l’époque du drame laissaient planer le doute sur de possibles tensions internes comme motif plausible de l’assassinat
Les tensions internes à la police, un mobile plausible ?
En effet, des informations de 2010 évoquaient une affaire de corruption présumée dans l’entourage de M. Oultache, dont Ali Tounsi aurait eu connaissance. L’ex-patron de la police aurait convoqué son subordonné le jour du meurtre pour une explication.
La discussion entre les deux hommes, pourtant amis de longue date, aurait rapidement dégénéré en invectives et menaces mutuelles, M. Tounsi brandissant même un coupe-papier contre M. Oultache.
Cette hypothèse d’un différend interne au sein de la police pourrait donc constituer un mobile crédible de l’assassinat, sur fond de règlements de comptes et de luttes intestines au sein du puissant appareil sécuritaire algérien.