Obstacle protocolaire à la venue de Tebboune : Macron refuse de rendre l’épée et le burnous de l’Emir - Radio M

Radio M

Obstacle protocolaire à la venue de Tebboune : Macron refuse de rendre l’épée et le burnous de l’Emir

Radio M | 26/12/23 18:12

Obstacle protocolaire à la venue de Tebboune : Macron refuse de rendre l’épée et le burnous de l’Emir


Initialement prévue en 2023 puis reportée à deux reprises, la visite d’État en France du président Abdelmadjid Tebboune serait désormais envisagée en 2024. Néanmoins, la probabilité de sa concrétisation prochaine semble s’amenuiser au vu des récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf
 dans un entretien accordé à Khadidja Bengana sur la chaine Al Jazeera

S’il a certes réaffirmé que « la visite fait toujours l’objet de préparatifs », le programme détaillé des entretiens avec Emmanuel Macron et les épineux dossiers géopolitiques qui y seraient abordés ne seraient, selon lui, pas encore finalisés à l’heure actuelle. 

Cette absence d’agenda bien défini témoigne des relations diplomatiques encore chimériques entre l’ancienne colonie nord-africaine et l’ex-puissance coloniale européenne. En atteste le couac suscité par la requête algérienne de rétrocession du burnous et de l’épée de l’icônique Émir Abdelkader, figure Tutélaire de la résistance anti-française au 19ème siècle. Face au refus catégorique de Paris qui argue du besoin d’une loi ad-hoc, la frustration est manifeste du côté algérien.  

« C’est très symbolique et l’Emir est notre patrimoine quand même », s’est insurgé M. Attaf, apoplectique face à l’intransigeance hexagonale sur ce sujet mémoriel extrêmement sensible. Outre bafouer la volonté du président Tebboune de se recueillir sur les lieux de détention de ce héros national au Château d’Amboise, cet affront pourrait même occasionner l’annulation de sa venue en France. 

En filigrane, cet imbroglio protocolaire révèle les tensions toujours latentes avec Paris sur d’autres dossiers géostratégiques, dont la nature exacte reste toutefois obscure. Une chose est néanmoins certaine, le spectre d’Abdekader continuera de planer sur les rapports complexes entre l’Algérie et la France.