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Bir El Jir Chrono 5: Oran, la nuit populaire submerge les Jeux

Ihsane El Kadi | 30/06/22 12:06

Bir El Jir Chrono 5: Oran, la nuit populaire submerge les Jeux

Il y a un air de Time Square ici. Sur le grand boulevard qui part face au centre des conventions d’Oran et s’enfonce dans le quartier huppé de Akid Lotfi. Une humanité  dense et débonnaire, heureuse dans son memento nocturne. Pas de verticalité, ni d’écrans gargantuesques pour vanter des marques. Juste le sentiment qu’à cet instant de l’été, c’est ici qu’il faut être.

Oran a pris un tsunami ébouriffant sur son front.  De la Movida en gastronomie rapide. Création d’évènements dans l’Événement, terrasses hallucinées, allées encombrées, parcs attractifs et airs de jeux assiégés, circulation automobile Cairote. Au milieu de la nuit. Sur la partie du front de mer proche du théâtre de plein air où commence le festival du Rai, des artistes invités s’apprêtent à peindre une fresque murale. C’est un peu la cérémonie d’ouverture qui se rejoue toutes les nuits dans l’espace public de la ville.

Avec des aficionados qui viennent de toute l’Algérie. Et cela s’entend. Oran avait une vague intuition de cette possibilité. Devenir pendant quelques jours la place où il faut être. Elle le réalise et veut capter le moment comme on confisque un bonheur.  

Oran plane d’allégresse d’avoir offert un abri tout en lumière à la Méditerranée. Elle se sent prête à colmater chaque nuit populaire toutes les lézardes qui surviennent des sites de compétition, lorsque le succès n’est pas au rendez-vous.

C’est la séquence ou la contingence de la géographie retombe sur la ville. Oran se trouve en Algérie. Time Square de nationaux. Il n’y a pas d’étrangers dans ce grand magma festif urbain. Pas de touristes étrangers. C’est  l’autre empreinte de la déambulation. Et ce n’est pas la faute du COJM. Tout au mieux, des Algériens de la diaspora qui ont calé leurs vacances sur les JM. Sans plus. Visa homéopathique, tarifs repoussoirs, la destination Oran ne peut pas exister sous un auto-embargo de la destination Algérie. Tant pis.

Les JM ont montré, en concentré, un impensable possible. Oran, hyper tendance du tourisme mondial. Les retranchés martiaux des collines d’Alger n’ouvriront pour autant le pays au Monde. Oran est ouverte aux Algériens et cela va les aider à affronter l’été.

À Akid Lotfi, entre plats, chawarma et coupes de glaces,  cela les console déjà de la frustration d’une première journée blanche du judo algérien au CCO voisin. L’occasion de se souvenir que les JM ce sont deux paliers au-dessus des championnats d’Afrique dans cette discipline.

Oran plane d’allégresse d’avoir offert un abri tout en lumière à la Méditerranée. Elle se sent prête à colmater chaque nuit populaire toutes les lézardes qui surviennent des sites de compétition, lorsque le succès n’est pas au rendez-vous.  Même l’élimination des footballeurs U18 (les moins de 18 ans) face à la France au stade Zabana ?  40 000 places ont été « vendues » en une heure sur la plateforme Tadkirati. Enjeu, Oran 2022 veut sa finale homérique d’Alger 1975. Si elle ne l’obtient pas, on sait déjà qu’elle s’en remettra. La nuit même.