L’Arabie saoudite « apprécie les efforts de l’administration du président Trump d’œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne « , les Emirats arabes unis saluent un « important point de départ », l’Egypte appelle à un « examen attentif… », le Qatar « apprécie »… A Washington, pour l’annonce du « plan de paix » de Donald Trump, les ambassadeurs des émirats, d’Oman et du Bahreïn étaient présents, les Palestiniens étaient absents.
Les choses sont bien dans l’ordre. Des vassaux arabes qui applaudissent un plan de capitulation pur et simple d’un peuple et sa soumission à un régime d’apartheid en l’absence des concernés. La présentation du plan par le New York Times, qui n’a rien d’un soutien des Palestiniens est édifiante: « un document politique présenté par un président en plein procès en destitution travaillant en tandem avec un premier ministre accusé de corruption…. » et qui rompt avec « des décennies de soutien américain au respect – à quelques ajustements près – des frontières de 1967 » et « donne son aval à des années de construction agressive de colonies ».
Les Palestiniens n’avaient rien à attendre de Donald Trump, ils ne sont pas allés à Washington. Ils savaient d’avance que le président américain était prêt à les effacer de l’histoire pour flatter la partie sioniste de l’électorat américain. Mahmoud Abbas, après des décennies de course derrière de fausses négociations n’avait plus aucune marge: « l’offre » de Trump est celle d’une soumission à l’oppression coloniale et à l’apartheid derrière une fiction d’Etat. Même si les Palestiniens sont dans une position de faiblesse, trahis et abandonnés par les Etats arabes et la communauté internationale, ce « plan » ne pouvait être accepté, cela aurait été une trahison de la cause palestinienne. Mahmoud Abbas ne pouvait pas, sans risque de perdre ce qui lui reste de crédibilité, accepter la prétendue “ chance historique”, selon la formule emphatique de Donald Trump.
La réaction de Mahmoud Abbas jugé trop timorée
Le plan de Trump ne «passera pas», car Jérusalem n’est pas à vendre, a rétorqué, Mahmoud Abbas, au terme d’une réunion à laquelle le Hamas a participé. «Jérusalem n’est pas à vendre, et votre complot ne passera pas», a-t-il lancé. Nous ne permettrons pas de négliger les droits historiques du peuple palestinien… Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un Etat palestinien. « Nous n’accepterons pas de substitut à Jérusalem comme capitale de l’Etat de Palestine », a déclaré Khalil al-Hayya, un haut responsable du Hamas.
La réponse de l’Autorité Palestinienne est cependant jugée d’une extrême faiblesse à l’image du célèbre chroniqueur Abdelbari Atwan. Pour lui, la réponse de Mahmoud Abbas est tellement « honteuse » au point où la « BBC a considéré que son discours était insignifiant et a arrêté la diffusion ». La moindre des choses à faire est de dissoudre l’Autorité Palestinienne et d’en finir avec Oslo. Or, souligne-t-il, Mahmoud Abbas n’a rien fait alors que le plan Trump était prévisible, il est « juste resté dans la mouaqataa » (le siège de l’autorité palestinienne à Ramallah). Atwan a souligné que la Jordanie et l’Egypte seront les autres victimes de ce plan Trump. « Le peuple palestinien ne capitulera jamais » a conclut Abdelbari Atwan qui incarnait bien l’homme palestinien en colère contre les trahisons, à commencer par celles des dirigeants palestiniens.