L’annonce de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël est un succès diplomatique pour le président américain Donald Trump, mais et surtout pour le premier ministre israélien Benyamin Natanyahu.
Cette normalisation que qualifie d’ailleurs Natanyahu d’historique, est particulièrement importante pour l’Etat hébreu, car le Maroc, contrairement à certains pays du Golf, allusion faite aux Emirates Arabes Unis, est un pays qui existait déjà du temps de la création de l’Etat d’Israël. Estime l’imminent géopolitologue français et directeur de l’IRIS, Pascal Boniface, qui rappelle que le Monarque Mohamed VI préside le Comité El Qods, crée par l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Le poids du Maroc est d’autant plus important que la société civile marocaine, et contrairement aux Emirats Arabes Unis, manifeste très souvent son soutien à la Palestine. Aussi, Pascal Boniface estime-t-il que cette normalisation obéit à un deal stratégique entre Donald Trump et le Mohamed VI puisque, pour faire « avaler la pilule » à la partie marocaine, le principe du donnant-donnant s’articule à cette équation simple : « Je reconnais Israël-Tu reconnais ma souveraineté sur le Sahara occidental ».
Cette étape marquée de l’emprunte de Donald Trump, donne ainsi un coup de pouce supplémentaire à la position déjà avérée des Etats-Unis envers le conflit du Sahara occidental, laquelle se rapproche de celle de Rabat plutôt que de celle d’Alger.
« la position américaine sur la question du Sahara a toujours été plus proche des marocains que des algériens…On peut penser que l’Algérie va dénoncer cette trahison et continuer son soutien au Polisario tout en se présentant comme l’alter-égo, le rival du Maroc qui plie face aux occidentaux et l’Algérie comme le pays phare représentant le sud », poursuit encore Pascal Boniface, qui est au fait du conflit Israélo-palestinien, explique ainsi, que l’opinion marocaine se résout de la sorte à accepter cette normalisation.