Procès d’Alger : Mohamed Bairi dit être en prison parce qu’il a "cru à l’investissement en Algérie" - Radio M

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Procès d’Alger : Mohamed Bairi dit être en prison parce qu’il a « cru à l’investissement en Algérie »

Radio M | 05/12/19 16:12

Procès d’Alger : Mohamed Bairi dit être en prison parce qu’il a « cru à l’investissement en Algérie »

Après Ahmed Mazouz, le juge du tribunal de Sidi M’amed, à Alger, appelle à la barre l’homme d’affaire Mohamed Bairi, patron du groupe Ival, dans l’affaire d’avantages indus accordés à des opérateurs économiques pour la création d’unités de montage de véhicules. Une affaire où sont impliqués également deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ainsi que d’autres ministres de l’Industrie et des Mines. Mohamed Bairi précise, après une question du juge, qu’il n’était pas dans la liste des 5 + 5, celle des opérateurs autorisés à créer des unités de montage de véhicules en Algérie, validée par Ahmed Ouyahia en 2018. « J’aurai dû me retrouver dans cette liste. Je suis un enfant du secteur, un professionnel. Je suis dans le marché de la pièce détachée depuis 32 ans. Normalement, je devais être le premier à être dans la liste. Vous avez entendu, ici, comment étaient gérés les affaires de l’Etat, sans recours à l’expertise. L’Etat s’est engagé dans l’industrie de l’automobile sans études ni préparation », déclare-t-il. Le juge l’interroge sur les lots de terrain qu’il a obtenu à Boumerdès. Le prévenu précise qu’il a eu des terrains pour des investissements à Oulad Hadaj et Oulad Moussa. Safia Belhout, actuel directrice de l’industrie de la wilaya de Boumerdes (qui n’était pas à ce poste à la date des faits), indique que Bairi a changé d’activité de céramiques à montage auto. Mohamed Bairi réplique : « je démens catégoriquement cela. En 3 ans, j’ai monté 450 véhicules ». Le juge précise que les avantages qui lui ont été accordés ont coûté à l’Etat 12 milliards de centimes. Le juge appelle à la barre Nouria Zerhouni, ancienne wali de Boumerdes, qui nie avoir connu Mohamed Bairi. « J’ai continué à traiter les dossiers que j’ai trouvé en prenant mon poste par souci de continuité du service public. Je ne connais pas M.Bairi. Son dossier a été étudié par mon prédécesseur et par tous les services ont donné leur accord », précise-t-elle. Safia Belhout

« Un préjudice de 770 milliards de dinars »

Le juge note que Bairi a bénéficié d’un terrain agricole de grande qualité en violation de la loi. « J’ai demandé un foncier pour investir, je n’ai pas demandé un terrain pour l’agriculture. Dans ce pays, il ne faut pas investir. J’ai tenté de le faire, je me retrouve en prison. Si je le savais, je n’aurai jamais investi », répond l’homme d’affaire. «L’investissement obéit à des règles qui le règlementent. Nous vous posons des questions sur faits existants dans le dossier et sur une préjudice causé au trésor public de 770 milliards de dinars », réplique le juge. « Je n’ai bénéficié d’aucun avantage. Au contraire, les services fiscaux me doivent 84 milliards, doivent me payer », dit Mohamed Bairi. Brahimi Ghania, directrice des impôts de Boumerdes, précise que l’entreprise de Bairi n’a pas de dettes fiscales. Mohamed Bairi s’accroche après avec des témoins. Le juge lève la séance pour une heure.