Le ministre de la Communication Mohamed Laâgab a beau taper du poing sur la table, son opération mains propres des programmes télévisés du Ramadan a peu de chances d’aboutir. C’est en tout cas ce que l’histoire récente nous enseigne.
Certes, ce mardi, le ministre a pris un air sévère en annonçant des consignes de « non-violence » transmises à toutes les chaînes TV pour le mois sacré. Il compte aussi rassembler prochainement les directeurs de chaînes pour leur rappeler leurs obligations déontologiques. Mais qui peut réellement croire que cela suffira ?
Chaque année, c’est la même rengaine. Au nom du sacro-saint audimat, les chaînes rivalisent de programmes toujours plus vulgaires, violents et douteux moralement. Malgré les menaces, la nouvelle loi sur l’audiovisuel et les rappels à l’ordre, rien n’y fait. L’année dernière encore, un feuilleton a été suspendu pour « poses suggestives ».
Alors certes, le gouvernement essaie de mettre quelques rustines et de jouer les vertueux. Mais soyons sérieux : Mr Laâgab peut toujours courir pour moraliser des programmes TV qui surfent allègrement sur le trash depuis des années. Entre les impératifs financiers des chaînes et le goût du sensationnalisme, la bataille semble perdue d’avance pour ce gouvernement plus prompte à la censure qu’au dialogue.
Une fois de plus, le Ramadan risque donc d’être pollué par ses inévitables polémiques télévisuelles. Il faudra bien plus qu’un énième coup de menton du ministère pour espérer des programmes véritablement sains et vertueux.