Pour la première fois dans l’Histoire de l’Algérie contemporaine, la grande prière du Ramadhan, les Tarawih, n’auront pas lieu dans les mosquées. Des lieux de culte fermés depuis le 17 mars 2020 en raison de la propogation du Coronavirus en Algérie. A cette date, la prière du vendredi a été également suspendu avec maintien du Adhan et de la lecture du Coran. Bezaz Lekhmissi, secrétaire général du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a annoncé, ce jeudi 23 avril, à la Chaine Une de la radio nationale, que les fidèles feront la prière du Tarawhih chez eux en raison du maintien des mesures du confinement dans le pays. Il a rappelé que la décision a été prise par le comité du Fetwa du ministère, s’appuyant sur les avis des spécialistes en santé. « Nous avons demandé l’avis de ces spécialistes sur la question du carême et de la baisse de l’immunité du corps humain. Leur réponse était qu’il n’existe aucun lien entre le jeûne et la baisse de l’immunité. Au contraire, le carême aide à renforcer cette immunité. Sont exceptées de cela, les personnes qui souffrent de maladies chroniques et les personnes âgées », a expliqué Bezaz Lekhmissi. «Cette année, nous avons réduit le nombre des personnes chargées d’observer le croissant lunaire du Ramadhan dans les 48 wilayas. Au niveau d’Alger, à Dar El Imam, le comité national sera réduit à quelques membres, dont des experts en astronomie, mais la tradition de la réunion pour l’annonce du début ou non du Ramadhan est maintenue », a-t-il déclaré.
Pas d’iftars collectifs
Le responsable du ministère des Affaires religieuses a prévenu contre certains comportements comme la prière collective du vendredi dans des hangars ou d’autres lieux. «L’une des règles de la prière du vendredi est sa tenue dans les mosquées. Donc, faire la prière dans d’autres lieux n’a aucun rapport avec la religion et le fikh », a-t-il dit. Il n’a pas écarté la possibilité d’une fetwa particulière pour avancer d’une manière exceptionnelle la date de la collecte de Zakat El fitr, habituellement distribuée aux personnes et aux familles dans le besoin à la fin du mois sacré du Ramadhan. Bezaz Lekhmissi a annoncé que le comité du Fetwa a autorisé les « mouzakine » (ceux qui donnent un peu de leur argent par solidarité à la fin de chaque hawl, l’équivalent d’une année) à avancer la Zakat, qui était prévue en 2021, à cette année en raison de la situation exceptionnelle que connait le pays. « La société a besoin de cet argent, surtout avec les travailleurs journaliers qui n’ont plus de ressources », a-t-il dit. Il a invité les algériens apporter de l’aide autrement que par l’organisation des iftar collectifs dans les maisons, dans les restaurants ou des espaces temporaires à côté des routes et des autoroutes. Ces iftars collectifs sont interdits en raison de l’urgence sanitaire. « Ce mouvement de solidarité ne doit pas être rompu. Les dons peuvent être distribués aux familles démunies directement chez eux », a-t-il plaidé.