Le juge du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a décidé, ce lundi 2 décembre, de reporter le procès des anciens premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ainsi que des autres coaccusés au 4 décembre 2019. La décision a été prise à la demande des avocats. Le tribunal a été pris d’assaut par des citoyens pour assister au procès, unique en son genre dans les annales de la justice algérienne.
Les journalistes, qui n’ont pas pu accéder à la salle d’audience, ont protesté au cri de “Sahafa houra democratia” devant le bureau du procureur. L’endroit s’est avéré trop exigu pour contenir la foule. Le ministre de la Justice, Garde des sceaux Belkacem Zeghmati a annoncé, avant l’ouverture du jugement des ex-hauts responsables, que les audiences seront publiques, mais sans transmission en live à la télévision.
Ouyahia, Sellal et les ministres Youcef Yousfi, Mahdjoub Beda, Abdelghani Zaalane et Abdesselam Bouchouareb (toujours en fuite) sont poursuivis avec les hommes d’affaires Hassan Larbaoui, Mohamed Bairi, Ahmed Mazouz et Ali Haddad ainsi que l’ex-wali de Tipaza, Mounia Zerhouni pour « octroi d’indus avantages » et « corruption » dans l’affaire du montage de véhicules. Il s’agit du premier dossier traité par la justice en audience publique depuis le début de l’opération anticorruption qui a commencé après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril 2019, après vingt ans de pouvoir en Algérie. D’autres dossiers vont suivre durant les prochaines semaines et concernent des ministres, des walis, des directeurs centraux de ministères et des hommes d’affaires.