Cela fait désormais un an que le journaliste Ihsane El Kadi est incarcéré pour avoir soi-disant « reçu des financements de l’étranger ». Directeur des sitesd’information Maghreb Émergent et Radio–M, il avait été arrêté à son domicile le 24 décembre 2022 par les services de la sécurité intérieure (DGSI). Depuis, malgré une mobilisation soutenue en Algérie et à l’international, Ihsane El Kadi est toujours derrière les barreaux.
« Les recours judiciaires sont épuisés, il ne reste que la grâce présidentielle », a rappelé Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), dans un tweet publié ce mercredi 3 décembre. Condamné en avril 2023 à 5 ans de prison, dont 3 ferme, sa peine a même été alourdie en appel à 7 ans de détention, dont 5 ferme. « Une des sanctions les plus lourdes jamais prononcées contre un journaliste »dans le pays, selon RSF.
Depuis le début de cette affaire, l’organisation de défense de la liberté de la presse mène « une campagne internationale »soutenue pour obtenir la libération de Ihsane El Kadi. Dès janvier 2023, RSF avait saisi d’urgence la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la liberté d’expression et le groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires.
En France, 13 000 enveloppes symbolisant la pétition #FreeIhsaneElKadi ont été déposées devant l’ambassade d’Algérie à Paris. RSF a également réuni les directeurs des rédactions de 14 médias internationaux, dont Mediapart, Courrier International ou Radio France, pour demander la libération de leur confrère algérien.
« Beaucoup en Algérie, comme à l’étranger attendent un geste du président algérien Abdelmadjid Tebboune » seul habilité à accorder la grâce présidentielle qui mettrait fin à une détention de plus en plus critique, estime RSF. Après déjà 12mois passés en prison, la mobilisation continue pour qu’Ihsane El Kadi puisse rapidement retrouver sa liberté et ses proches.