Des experts en droits de l’homme, des activistes politiques et des proches des personnes disparues durant la « décennie noire » des années 1990, ont plaidé mardi lors d’une conférence organisée par SOS Disparus et CFDA sur la plateforme Zoom, pour la ratification de l’Algérie de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
L’Algérie qui a signé cette convention en 2007 ne l’a toujours pas ratifiée. Une démarche nécessaire aux yeux des participants à ce débat virtuel pour éviter tout record à cette pratique au futur.
Intervenant dans ce débat, l’ex-président d’Amnesty Algérie le Pr en droit Madjid Bencheikh rappelle les tragédies des familles de disparus.’’ Toutes les plaintes déposées par les familles de disparus aboutissent à un non lieu’’, affirme-t-il avant d’ajouter : ‘’ Le gouvernement qu’une solution soit trouvée à ce problème ’’. Pire encore, des textes ont été mis en place pour empêcher de faire de la vérité et de menacent ceux qui veulent la faire, déplore le professeur.
Pour lui l’Algérie doit se doter d’un mécanisme qui protégera les algériens de la disparition forcée au futur. Il s’agit d’un ‘’impératif’’. ‘’ Avant ce la, le gouvernement doit dire la vérité et arrêter de nier l’existence des disparitions forcées en Algérie. ’’
De son côté l’ex-présidente du Groupe du travail sur les disparitions forcées, un organe de l’ONU, Mm Houria Es Slami a rappelé les experts onusiens sur les disparitions forcées attendent toujours des visas pour venir en Algérie afin d’enquêter sur le terrain sur les disparitions forcées. Les autorités algériennes ont donné leur accord de principe en 2014 sans donner de suite à cet accord. Elle affirme que la venue de ces experts aidera à connaitre la vérité.
Pour sa part, l’avocate Zoubida Assoul dira que ce qui s’est passé durant des années 90 ne doit plus se reproduire. Pour y arriver, il est indispensable d’avoir un Etat de droit et d’une justice indépendante. ‘’L’Algérie doit passer à un Etat de droit’’, dit-elle.
Enfin, le militant politique Hakim Addad estime que le combat pour la vérité sur les disparitions forcées en Algérie est indissociable de la lutte pour la démocratie. ‘’C’est avec la démocratie et l’Etat de droit de que nous pouvons avoir la vérité sur les disparitions forcées’’, affirme-t-il.