L’universitaire et islamologue Said Djabelkhir a été condamné ce jeudi par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger), à une peine de 3 ans de prison ferme sans mandat de dépôt.
Le verdict, rendu en première instance, est pour le moins inédit et édifiant, tant beaucoup pensent qu’il s’agit d’une affaire qui n’aurait jamais dû être discutée dans un tribunal, ni sur le fond ni sur la forme. En effet, Djabelkhir a été attaqué en justice pour «atteinte aux préceptes de l’islam», «atteinte et moquerie aux hadiths authentiques de la sunna du Prophète, au pilier du pèlerinage et au sacrifice rituel du mouton de l’Aïd».
Invité récemment à s’exprimer sur Radio M, Djabelkhir, est revenu sur l’affaire avec plus de détails, en évoquant sa façon moderniste d’expliquer les textes religieux. C’est selon lui cette lecture qui a provoqué la colère de certains et qui a gagner le soutien d’autres.
Commentant la procédure judiciaire dont il fait l’objet, il avait auparavant déclaré : « Je suis surpris de faire l’objet d’une telle procédure parce que les juges ne sont pas compétents en matière de religion. Par exemple en Egypte, quand il s’agit de ce genre d’affaires, les magistrats demandent toujours des rapports détaillés sous forme d’éclairage de l’institution d’El-Azhar. Le juge n’est pas formé dans le domaine religieux ».