Théâtre: Slimane Benaissa demande aux béjaouis de défendre leur Festival - Radio M

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Théâtre: Slimane Benaissa demande aux béjaouis de défendre leur Festival

Radio M | 20/02/20 09:02

Théâtre: Slimane Benaissa demande aux béjaouis de défendre leur Festival

Slimane Benaissa, dramaturge et commissaire du Festival international du théâtre de Béjaia, a lancé un appel au béjaouis pour défendre le festival, chahuté partiellement par un groupe de hirakistes lors de la cérémonie d’ouverture, samedi 15 février. Une troupe tunisienne, qui a confirmé sa participation, a annulé à la dernière minute, sa venue à Béjaia où elle devait jouer la pièce « Djara’im zawdjia » (Crimes conjugaux) de Mohamed Ali Said.

« L’incident qui s’est passé lors de l’ouverture du festival les a dissuadé. Quelqu’un a enlevé le drapeau de la Tunisie qui était accroché au bâtiment du théâtre. On a aussi parlé de cette histoire des 150 millions de dollars (accordés par l’Algérie comme dépôt à la Banque centrale de Tunisie). J’ai appelé Mohamed Ali Said. Il ne m’a pas donné une explication. C’est une absence floue pour nous », a déclaré Slimane Benaissa, mercredi 19 février au Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh, lors d’une conférence de presse. Selon lui, la dotation accordée au festival par le ministère de la Culture est de 25 millions de dinars, auxquels s’ajoute deux millions de dinars dégagés par l’ONDA (Office national des Droits d’auteurs), sponsor de la manifestation culturelle.

« Nous avons au des dépenses avant l’édition annulée d’octobre 2019 avec l’achat de billets d’avion pour des conférenciers. Nous avons annulé en retard l’édition (en raison de la tenue de l’élection présidentielle en décembre 2019). Nous avons malgré tout réussi à organiser un festival en mois de février qui a accueilli une cinquantaine de personnes avec la présence de six responsables africains d’institutions culturelles », a-t-il déclaré. Il a annoncé que le festival est obligé de prendre en charge une délégation africaine et française bloquée encore à Alger en raison de la grève à Air Algérie.

« En dix ans, notre festival est resté au même stade ! »

Slimane Benaissa a précisé que le cahier de charge du Festival de Béjaia est limité. Il s’agit uniquement d’inviter des troupes étrangères et organiser des Master class. « J’ai pris une initiative d’organiser des conférences lors de la précédente édition. Donc, il faudrait repenser dans un projet global le contenu des festivals. Il faut faire en sorte que chaque festival doit être installé dans le lieu convenu et qu’il corresponde à des critères et à des objectifs qui peuvent évoluer. En dix ans, notre festival est resté au même stade. Malheureusement, les choses se répètent par routine, on finit par faire la même chose », a-t-il regretté.

Il a démenti les rumeurs qui ont couru faisant état d’une éventuelle délocalisation du Festival vers Alger.« Ce n’est pas parce que nous avons eu des incidents ici à Béjaia qu’on va déplacer le festival. Ce n’est pas devant la légerté d’un moment qu’on va prendre des décisions lourdes. Cela mérite réflexion. Je me bats pour que le festival s’installe à Béjaia. Il appartient à la ville et elle le mérite. Il y a une population qui aime le théâtre. Elle a une vieille tradition du théâtre. Le théâtre de Béjaia a été dirigé par de grands artistes algériens comme Fellag et Bouguermouh. Donc, il y a une histoire qui est autour du théâtre ici qu’il faut sauvegarder. Il y a toute l’infrastructure et le théâtre qu’il faut. Les béjaouis doivent défendre leur festival », a appuyé Slimane Benaissa.

Il a parlé de la possibilité d’adopter le système d’abonnements pour fidéliser le public, assurer des financements au festival et attirer davantage de sponsors. La question de tenir une autre édition du festival en mois d’ octobre (l’édition de 2020) n’est, selon lui, pas encore tranchée. Il n’a pas écarté d’adopter la date de mars de chaque année comme nouveau rendez vous pour le festival.