La décision du wali de Tiaret d’interdire la commercialisation de boissons alcoolisées dans la ville fait déjà grincer des dents. M. Ali Bouguerra a lui-même annoncé cette mesure radicale samedi lors d’une réunion avec des membres de la société civile. 

« Il y avait un grossiste de boissons alcoolisées devant la résidence du wali. C’est fini, je l’ai fermé », a-t-il lancé. Quatre autres points de vente de gros devraient subir le même sort prochainement. « Ils peuvent aller le faire dans d’autres wilayas », a déclaré le wali, laissant sous-entendre que ces détaillants ne sont pas originaires de Tiaret.

Derrière cette décision abrupte se cacherait un rejet viscéral de M. Bouguerra envers ce type de commerce. « Je respecte les libertés individuelles, mais il y a des lois à respecter. Ouvrir un commerce de gros de boissons alcoolisées devant le siège de la gendarmerie, la résidence du wali ou sur le boulevard principal de la ville est interdit », a-t-il argué.

Bien qu’invoquant des motivations légales, l’intention première du wali semble être une volonté de moralisation de l’espace public tiaretois. Son discours moralisateur va même au-delà, établissant un lien entre habitat insalubre, deal de drogue et déscolarisation. 

Cette prise de position clivante a divisé les Tiaretois. Si certains approuvent cette politique de fermeté censée endiguer la petite délinquance, d’autres y voient une atteinte aux libertés individuelles et une stigmatisation des plus modestes.

Quoi qu’il en soit, le wali adresse un signal fort en appelant la société civile à dénoncer les fauteurs de trouble sans crainte de représailles. La moralisation de Tiaret est devenue une priorité, au risque d’attiser les tensions. À moins d’un revirement, ce bras de fer autour de la vente d’alcool est loin d’être terminé.