Le procureur près le tribunal de Béjaïa a requis, ce dimanche, trois ans de prison contre le professeur en microbiologie, Kamel Aissat, pour « atteinte à l’unité national ».
Professeur en microbiologie, Kamel Aissat est poursuivi pour avoir émis son expertise sur le sujet du projet controversé de la mine de plomb et de zinc d’Oued Amizour/Tala Hamza à Béjaïa.
Sollicité par les habitants de la région et les associations, il a mis à nu l’opacité qui entoure ce projet dans lequel est impliquée une entreprise australienne. Dans ses interventions médiatiques, il n’a cessé de réclamer une enquête commodo et incommodo et dénoncé l’absence d’une étude sérieuse sur les retombées environnementales d’un tel projet. D’autant plus que le projet risque de contaminer l’eau d’une zone humide protégée par la convention internationale « RAMSAR » ratifié par l’Algérie en 1984.
A l’issue de son procès, qui s’est tenu ce 24 décembre au tribunal correctionnel de Béjaïa, le parquet a requis contre lui trois ans d’emprisonnement, soit la peine maximale prévue par l’article 196 bis du code pénal relatif aux « publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale et à l’intérêt national ».
Son procès a été marqué par un dispositif sécuritaire important à l’entrée du tribunal. Présents en force, les citoyens venus le soutenir et même sa famille ont été empêchés d’assister à son procès. La décision du tribunal sera rendu le 7 janvier 2024.