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Tunisie : Kaïs Saïed dissout le Conseil supérieur de la magistrature

La Rédaction | 06/02/22 12:02

Tunisie : Kaïs Saïed dissout le Conseil supérieur de la magistrature

Le président tunisien, Kaïs Saïed a décidé de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en accusant l’organisme indépendant de « partialité et de corruption ». Il avait déjà retiré des droits à ses membres il y a quelques semaines.

Le CSM, qui est un organisme indépendant chargé de nommer les juges « appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré Kais Saïed dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la présidence dans la nuit de samedi à dimanche.

Il accuse aussi cet organe constitutionnel d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013. Pour lui, « la place des juges (du CSM) n’est pas là où ils se trouvent mais sur le banc des accusés ».

« Malheureusement dans ce pays, certains juges dans les tribunaux ont manipulé le dossier Chokri Belaid », a dénoncé Kais Saied, à propos d’un dirigeant de gauche tué de trois balles devant son domicile le 6 février 2013. Ce n’est pas le premier procès où ils essaient de cacher la vérité depuis des années », a-t-il ajouté .

Dans ce sillage, une importante manifestation était prévue pour ce dimanche à Tunis pour commémorer l’assassinat de ce militant et celui de Mohamed Brahmi, tué dans des circonstances similaires le 25 juillet 2013.

« Je sais que les Tunisiens exigeront demain (dimanche) la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Vous avez le droit de manifester… et vous avez le droit de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature », a-t-il ajouté.

En effet, une manifestation a eu lieu ce matin à Tunis et des slogans hostiles au CSM ont été scandés. Sur les banderoles et les pancartes levées on peut lire « pour la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature ».

Il faut noter que la Tunisie est en proie à une crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement , et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Ainsi le président tunisien , s’est arrogé depuis juillet les pleins pouvoirs.