Le parquet près le tribunal de première instance de Tunis a émis, ce mardi 26 mars, un mandat de dépôt à l’encontre du journaliste audiovisuel, Mohamed Boughalleb. Le journaliste sera présenté devant un juge de la chambre correctionnelle le 3 avril prochain, selon son avocat Nafaa Aribi.
En effet, le ministère public avait décidé dès le vendredi 22 mars 2024 de placer en garde à vue le journaliste Mohamed Boughalleb pour une durée de 48 heures suite à une plainte déposée contre lui par une fonctionnaire cadre du ministère des Affaires religieuses pour diffamation sur les réseaux sociaux. Le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis a par la suite décidé dimanche de prolonger de 48 heures la garde à vue du journaliste, suite à une confrontation avec la plaignante.
Pour le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le nom de Boughalleb vient s’ajouter à la liste des journalistes critiques du pouvoir, harcelés par des procédures judiciaires ambiguës qui s’allonge au fil des mois, « huit en trois mois » précise le SNJT. Rien ne justifie une privation de liberté et encore moins une instruction aussi rapide et expéditive, « en un temps record comparé au commun des justiciables », constate la défense, là où un simple droit de réponse aurait suffi.
Le journaliste est poursuivi conformément à l’article 128 du Code pénal tunisien ainsi que de l’article 86 du code des télécommunications. Selon des médias tunisiens, une publication sur le réseau social Facebook est à l’origine d’une plainte émise par une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses.