Au 9e jour de l’offensive russe sur l’Ukraine, une attaque qui n’a pas manqué de susciter moult interrogations, celle de la centrale nucléaire de Zaporojie, la plus grande d’Europe avec ses six réacteurs, ciblée la nuit dernière par des tirs de chasseurs russes, provoquant un climat de panique dans les premières dépêches, alimentées par les appréhensions des dirigeants ukrainiens dont Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des affaires étrangères qui, dans un tweet alarmiste, laisse entendre que l’armée russe tire sans discernement sur la centrale nucléaire et déduit que « si elle explose, les effets radioactifs seront dix fois plus importants que Tchernobyl».

Au petit matin, la réalité est autre. Aucun des réacteurs n’a été touché. Les tirs ont ciblé des bâtiments annexes et le fin mot de l’histoire, c’est que les Russes ont pris possession de la centrale nucléaire qui, faut-il le rappeler a été construite en 1979, au temps où l’Ukraine faisait partie de l’URSS. Inauguré en 1985 et le dernier réacteur mis en place en 1995. L’ingénieurie est russe, donnant aux chasseurs russes toute la précision requise pour ne pas toucher les réacteurs.

Effectivement, selon l’AFP, « après plusieurs heures d’incertitude, les lieux ont été sécurisés et les réacteurs ont été « arrêtés en toute sécurité », selon des responsables américains. L’incendie, qui n’a fait aucune victime, a été éteint par les pompiers ukrainiens à 6 h 20 heure locale (4 h 20 GMT) ».

Reste à savoir à quelle stratégie obéit cette «prise de guerre» ? Se réapproprier une technologie similaire à celle équipant les sous-marins russes ou faire planer le risque d’une dérive nucléaire de la guerre sans avoir recours aux ogives et autres missiles intercontinentaux ? Poutine entretient savamment le suspense…