Un retour au calme « timide »a été enregistré à Kherrata dans la wilaya de Bejaia, qui a connu trois jours de violents affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont empêché une manifestation mercredi passé.
Des sources locales ont confirmé à Radio M qu’un retour au calme « précaire » a été enregistré depuis hier matin à Kherrata dans « un climat de tension qui demeure perceptible dans la ville.
Un impressionnant dispositif sécuritaire, a quadrillait, hier, le centre-ville, pour empêcher la tenue de la marche hebdomadaire du Hirak, organisée chaque samedi à Kherrata.
Le dispositif sécuritaire a occupé, dès le matinée d’hier samedi la symbolique place du 16-Février-2019, point de départ habituel de toutes les manifestations du mouvement populaire.
Il faut noter que plusieurs appels au calme ont eu lieu. La Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l’homme (LADDH) et plusieurs voix dans la région ont appelé au calme pour éviter que cette situation s’empire. « La LADDH appelle au calme, à la vigilance et à la sauvegarde du caractère pacifique du combat citoyen, Kherrata est bien le symbole du Hirak pacifique, ne laissez pas ternir cette symbolique gravée dans l’histoire » a appelé la LADDH.
Rappelons qu’ une manifestation de soutien aux détenus d’opinion a été violemment réprimée par les forces de sécurité mercredi 1er septembre à Kherrata. Les forces antiémeutes ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, et plusieurs arrestations ont été enregistrées.
L’évènement a vite dégénéré en émeutes après l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher la tenue de cette action de rue.
Des sources locales indiquent que des citoyens interpellés par la police dans la ville de Kherrata ont été relâchés après avoir été auditionnés, mais ignorent le nombre de personnes interpelées , car la vague d’arrestation était « grande et arbitraire ». La même source confirme que les services de sécurité procèdent encore à des arrestations d’activistes et des manifestants ayants participé aux émeutes ces derniers jours. « Ils ont été identifiés à travers des photos qui ont été prises par les service de sécurité pendant les affrontements » précisent nos sources.
La même source, fait savoir que « des manifestants ont été touchés par des balles en caoutchouc et les bombes lacrymogène qui visaient directement les manifestants ». Le quotidien Liberté, rapporte que parmi « les blessés enregistrés lors de ces scènes de violence, on déplore la blessure à l’œil d’un jeune manifestant, Faouzi Kamel, touché par une grenade lacrymogène. Transféré en urgence à l’EPH de Kherrata, il sera ensuite évacué au CHU de Sétif pour une prise en charge médicale dans un service spécialisé ».