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Une dizaine d’ONG soutient les mesures soumises à l’Algérie par Mary Lawlor

Radio M | 07/12/23 12:12

Une dizaine d’ONG soutient les mesures soumises à l’Algérie par Mary Lawlor

Dix ONG de défense des droits humains ont exprimé leur soutien aux mesures soumises au gouvernement algérien par Mary Lawlor. En plus de ces mesures, les ONG ont demandé la libération de tous les détenus d’opinion.

La Rapporteuse spéciale, qui était en visite en Algérie du 26 novembre au 5 décembre, a formulé 15 demandes au gouvernement algérien en lien avec la situation des défenseurs des droits humains. Ses demandes font suite à des rencontres qu’elle avait eues avec des représentants du gouvernement et des défenseurs des droits humains indépendants du gouvernement, dont certains se retrouvent en prison.

Dans un communiqué, dix ONG de défense des droits humains, dont SOS disparus, EuroMed Rights, Mena Rights Groupe, la FIDH, l’organisation mondiale contre la torture, Actions Détenus, Collectif des Familles de Disparus en Algérie, pour ne citer que celles-ci, ont exprimé leur soutien aux principales mesures recommandées par Mary Lawlor.

Ces demandes consistent à ce que « le gouvernement algérien considère les Défenseurs des Droits Humains comme des alliés et des opportunités au sein de la société, non comme des menaces, l’abrogation de toutes les lois et dispositions législatives liberticides relatives aux droits à la liberté d’association, et de réunion pacifique, et l’adoption, sur la base d’une large consultation avec la société algérienne, d’un cadre règlementaire conforme aux standards internationaux notamment le respect des droits humains en Algérie », indique le communiqué.

Dans le détail, la Rapporteuse spéciale avait demandé de cesser les intimidations à l’égard des défenseurs des droits humains et les organisations de la société civile. Elle a également demandé l’abolition des ISTN qui pèsent sur les défenseurs des droits humains, ainsi que la réforme de certains articles du code pénal en conformité avec les lois internationales. « C’est le cas des articles 79 et 87 bis, relatifs à l’atteinte à l’intégrité du territoire national et à la lutte contre le terrorisme qui sont abusivement employés pour emprisonner des militant.es », précise le communiqué.

Libérer les détenus d’opinion

En plus à la demande de la Rapporteuse spéciale de libérer les défenseurs des droits humains emprisonnés, les 10 ONG signataires ont ajouté une autre demande : la libération de tous les détenus d’opinion.

« Les signataires appellent enfin le gouvernement algérien à libérer tou.tes les prisonnier.es d’opinion et défenseur.es des droits humains actuellement en prison », indique le communiqué.

Les dix ONG ont rappelé qu’elles avaient exprimé, la veille de la visite de la Rapporteuse, leur souhait que « cette visite soit une opportunité pour libérer les militant.es emprisonné.es et que des réformes voient le jour ».

Des dizaines de détenus d’opinion sont incarcérés dans les prisons algériennes pour avoir exprimé leurs opinions. Dans leur communiqué précédent la visite de Mary Lawlor, douze ONG ont essayé d’attirer l’attention de la Rapporteuse sur « la situation désastreuse des droits humains » avec « plus de 230 militant·es, journalistes et défenseur·es des droits humains actuellement emprisonné·es uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».

Lors de la conférence de presse, qu’elle a tenue le 5 décembre, Mary Lawlor a tenu à préciser que le cadre de son mandat de Rapporteuse spéciale se limitait à la situation des défenseurs droits humains. Elle avait ajouté que son mandat concernait aussi deux autres catégories qui sont les lanceurs d’alerte et les militants écologistes.