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Une partie de la gauche française soucieuse du devenir du Hirak

Radio M | 27/05/21 14:05

Une partie de la gauche française soucieuse du devenir du Hirak

La sénatrice socialiste et ancienne ministre française sous François Hollande, Laurence Rossignol, a interpellé son ministre des Affaires Étrangers et de l’Europe, Jean Yves Le Drian, au sujet de l’escalade sécuritaire qui a lieu depuis quelques semaines en Algérie, contre le Hirak.

Dans son intervention, la députée du Parti Socialiste évoque « un mouvement populaire représentant un grand espoir pour la jeunesse algérienne, qui revendique un pouvoir civil, plus de libertés démocratiques, un partage des richesses et la fin de la corruption », qui serait en danger de mort car selon la parlementaire, le but du pouvoir algérien est de « casser ce mouvement par la peur et la domination ». « On ne compte plus le nombre de citoyens, militants et journalistes arrêtés ou emprisonnés ».

Par ailleurs, Laurence Rossignol accuse le régime de bafouer « tous les droits garantis par la déclaration universelle des droits humains », avant d’interpeller directement le ministre des Affaires Étrangères : « Que pouvons nous faire afin de garantir ces droits en Algérie ? »

« Les autorités algériennes ont exprimé la volonté de réformer l’Algérie en profondeur »

Diplomate jusqu’eu bout des ongles, Jean Yves le Drian tente de ménage le choix et la chèvre, en vantant l’excellent rapport qu’entretiennent actuellement les gouvernements français et algériens. « Les présidents Tebboune et Macron se parlent régulièrement », rappelle le ministre. Soucieux de ne pas froisser Alger, le chef de la diplomatie française rappel que le seul « souhait de la France est la réussite des réformes engagées par l’Algérie au bénéfice des algériennes et des algériens ». Et d’ajouter : « C’est aux algériens et à eux seuls de déterminer la voie de ce chemin », comme un clin d’œil signifiant que la France est loin de toutes velléités d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie.

La gauche syndicale exprime à son tour son soutien aux militants et partenaires du Hirak

L’intérêt d’une partie de la gauche française quant au soutient du Hirak, exprimé de manière ouverte, se fait de plus en plus insistant, notamment dans un contexte de répression, qui s’accélère au fur et à mesure que la prochaine échéance électorale approche.

Plutôt cette semaine, c’est à la faveur d’un communiqué signé par trois syndicats français majeurs, en l’occurrence bla CGT, FSU et l’Union syndicale Solidaires, ont interpellé le pouvoir algérien pour demander la libération de Kaddour Chouicha, membre actif, membre de la LADDH et militant de la première heure du Hirak à Oran et son épouse Djamila Loukil, journaliste couvrant les manifestations du mouvement populaire , suite à leur arrestation puis leur mise en examen par la justice, pour de supposées activités « terroristes » ou « complotistes ».

Dans un autre contexte, le parti extrême gauche NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), dirigé par Philippe Poutou, a déclaré son soutien à ses camarades de PST (Parti Socialiste Algérien), qui fait face à une campagne de diabolisation concoctée par les autorités algériennes, qui menacent de procéder à son interdiction et à la fermeture de ses locaux.

En attendant de connaître la réaction officielle du gouvernement algérien quant à cet élan de solidarité exprimé par des partis et des représentants de la société civile en France, en direction du Hirak, d’aucuns diront qu’à l’approche des élections législatives, « il ne s’agit ni plus ni moins que de gesticulations visant à mettre à coup de pression supplémentaire au gouvernement algérien » pour des vissées économique, d’autant plus que le dossier de la visite du Premier ministre Français, Jean Castex, en Algérie, avortée dans un premier temps suite à une sérieuse de couacs diplomatiques entre Alger et Paris, a été déterré par Jean Yves Le Drian, qui annonce que son chef de gouvernement se rendra bientôt en Algérie en compagnie d’une délégation de haut niveau.

D’autres voix moins « naïves », avancent la théorie selon laquelle le Hirak, de par son label de « la Silmiya » (pacifisme), d’une part, et la répression manifeste qui s’abat sur lui, d’autre part, a su imposer le respect de l’opinion publique international, et ne peut, de ce fait, que susciter admiration et soutien chez les pays du voisinage et au sein des institutions internationales qui défendent les droits humains universels.