Veille presse: la charge au vitriol de Xavier Driencourt - Radio M

Radio M

Veille presse: la charge au vitriol de Xavier Driencourt

Radio M | 09/01/23 13:01

Veille presse: la charge au vitriol de Xavier Driencourt

L’actualité algérienne marquée par un raidissement du pouvoir, comme l’illustre l’incarcération d’Ihsane El Kadi, continue de susciter l’intérêt de la presse étrangère. Tour d’horizons sur certains titres, comme ce journal allemand évoquant une prochaine visite du ministre allemand de l’économie verte et du climat « conditionnée par la libération des opposants en Algérie » ou encore cette « tribune » de l’ex ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, publiée par le journal français de droite, le Figaro, proche du Président Macron.

Tagesspiegel

L’un des quotidiens allemands les plus populaires, annonce que la visite du ministre de l’Économie Habeck en Algérie serait conditionnée par la libération des opposants en Algérie.
Le Tagesspiegel qui titre « les sources d’énergie en Algérie : Une opportunité pour une politique étrangère basée sur des valeurs » rappelle qu’en Algérie, des membres de l’opposition sont emprisonnés. Le ministre de l’Économie Habeck « devrait faire de leur libération une condition d’une visite », écrit Claus Leggewie. Selon le professeur à l’Université de Giessen et responsable du « Panel on Planetary Thinking », le ministre de l’Économie verte et du Climat, Robert Habeck, se rendra en Afrique du Nord au printemps de cette année à la recherche de gaz naturel, non russe et de sources d’énergie plus prometteuses. Son secrétaire d’Etat parlementaire s’est déjà rendu à Alger, « un lieu notoirement délaissé par la politique étrangère allemande », selon l’auteur.
Le politologue fait le lien étroit entre l’économie d' »exportation fossile et le régime autoritaire », rapporte la même source.
« Les milieux clairvoyants en Algérie voient des opportunités de démocratisation dans la transition d’un État-retraité super-carbone à une économie moderne des énergies renouvelables dans le pays, gouverné par des autocrates militaires et des pétro-oligarques. » développe-t-il.
Entre l’économie d’exportation fossile et le régime autoritaire, il existe une connexion étroite de Moscou via Riyad et les Émirats à Caracas et Alger, dont seuls quelques pays comme la Norvège et l’Écosse font exception, poursuit le politologue. « Bien sûr, cela ne devrait pas être dit à haute voix à Alger, mentionne Le Tagesspiegel, « un pays ou l’ancien régime des retraités resserre les rênes du mouvement démocratique Hirak après le gel provoqué par la pandémie et les espoirs associés d’un printemps algérien pour qui l’opportunité autorise la répression ». « Après des années de prix du pétrole et du gaz au plus bas et le besoin urgent du régime de répondre aux attentes d’une population croissante et jeune, la guerre de Poutine a joué en sa faveur et a amélioré la position de négociation de l’Algérie», commente-t-il.
Sans complaisance, l’auteur dresse un tableau noir des libertés; « En Algérie, des personnalités de l’opposition sont arrêtées et emprisonnées en série, les quelques médias indépendants sont harcelés et les organisations de défense des droits de l’homme restantes font l’objet d’obstructions ».
Catégorique, Claus Leggewie ajoute : « La liberté politique et des médias n’a jamais existé en Algérie. »
Il rappelle que l’Algérie est 134e sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. « Le représentant de RSF à Alger, Khaled Drareni, qui animait l’émission politique « Le Café Presse Politique » sur Radio M et travaillait comme correspondant pour des médias internationaux, a été condamné à deux ans de prison en 2020 et est libre depuis mars 2021″, rappelle-t-il.
Le chercheur et politologue affirme néanmoins que «quelque chose pourrait être fait avec l’Algérie » qui détient une grande partie des réserves mondiales de pétrole et de gaz au Sahara et « qui prend conscience que l’avenir est aux énergies renouvelables. »

https://www.tagesspiegel.de/internationales/energiequellen-in-algerien-eine-gelegenheit-fur-werteorientierte-aussenpolitik-9146769.html

Internationale de Friedensfabrik Wanfried
Le ministre allemand de l’économie Habeck fera –t-il campagne pour les droits de l’homme en Algérie comme il le fait en Russie lors de sa prochaine visite ?, s’interroge à son tour l’organisation basée à Wanfried en Allemagne
Wolfgang Lieberknecht suggère au ministre allemand de l’économie : «Nous viendrons avec notre délégation commerciale lorsque Ihsan el-Kadi et d’autres prisonniers politiques seront libérés ». L’’auteur de cet article, membre du conseil d’administration de l’International Peace Factory Wanfried et de l’initiative Black and White propose à son Etat de définir une politique étrangère post-poutinienne axée sur les valeurs et de « conditionner le pragmatisme compréhensible de la recherche d’importations d’énergie. »
Pour cette organisation à but non lucratif qui milite contre les guerres, pour la paix, les droits de l’hommes et le rapprochement des peuples, Il y a aussi la possibilité de coordonner une politique maghrébine à l’échelle de l’UE qui empêche les États individuels des deux côtés de la Méditerranée d’être montés les uns contre les autres, comme le Maroc contre l’Algérie, l’Allemagne contre la France, souligne Internationale Friedensfabrik Wanfried qui écorche le pouvoir en Algérie après l’arrestation du journaliste El Kadi Ihsane.
«Le fait même qu’il ait évoqué la probabilité d’un second mandat de l’actuel président Abdelmajid Tebboune, a conduit à l’arrestation récente du journaliste Ihsane el-Kadi », lit-on sur sa page reliée au Tagesspiegel.
La même source, dans un autre article, s’en prend à « l’Algérie qui refuse d’autoriser le chanteur Oulahlou de quitter le pays, violant les droits humains mondiaux et africains »
« Samedi, l’Etat algérien a empêché le chanteur et compositeur Abderrahmane Oulahlou de quitter le pays », dénonce-t-elle. « L’artiste est refoulé à l’aéroport d’Alger alors qu’il s’apprête à se rendre en France pour participer à une tournée artistique internationale qui le conduira également au Canada et aux États-Unis », condamne l’organisation qui précise que le chanteur aurait été inscrit sur une liste de personnes concernées par une interdiction de voyager (ISTN) sans être informé de la décision.« Après les militants politiques, les journalistes, les syndicalistes, la machine répressive de la nouvelle Algérie veut étendre sa sinistre chronique d’arrestations, d’ISTN et d’emprisonnement à toutes les voix dissidentes dans le domaine de l’art et de la culture également. »
Internationale Friedensfabrik Wanfried dénonce « l’instrumentalisation effrénée de l’appareil sécuritaire et judiciaire contre l’espoir d’une Algérie moderne et progressiste ».

https://www.internationale-friedensfabrik-wanfried.org/post/algerien-verweigert-s%C3%A4nger-oulahlou-die-ausreise-und-bricht-globales-und-afrikanisches-menschenrecht

Le Figaro

Dans une tribune dans le Figaro, l’ancien ambassadeur français en Algérie (2008-2012 puis (2017-2020) a chargé au vitriol le régime d’Alger. « S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais que « l’Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger, est entrain de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraine la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter, en 1958, la IVe République », écrit-il. « On n’a pas idée en France de ce qu’était la presse algérienne, résistante pendant la guerre civile, martyrisée par les islamistes, ironique, critique et sardonique sous Bouteflika, souvent audacieuse dans son jugement. Aujourd’hui, elle est musellée, les journalistes arrêtés ou privés de leur passeport, les journaux comme Liberté fermés, El Watan mis sous tutelle et, fin décembre, alors que les chancelleries occidentales réveillonnaient, c’est le dernier carré, Radio M et le site Maghreb Emergent qui sont interdits, tandis que leur directeur, Ihsane El Kadi était arrêté dans la nuit (…) », ajoute-t-il, par ailleurs.