A quatre mois du mois de Ramadhan, la viande rouge est toujours hors de prix et les quantités disponibles restent insuffisantes pour couvrir la demande.
Depuis quelque temps, des opérateurs privés ont commencé à importer la viande rouge fraîche depuis l’Irlande, le Brésil et l’Inde. Ainsi, 20 tonnes ont été importées depuis l’Irlande et 2000 vœux destinés à l’abattage seront importés en janvier 2024. De plus, d’autres quantités importées du Brésil et d’Inde sont dans les ports en attendant d’être réceptionnés. Il est également prévu que les opérateurs algériens importent d’autres quantités depuis l’Italie, que ce soit sous forme de viande fraîche ou de veaux de boucherie destinés directement aux abattoirs.
Actuellement, les prix de la viande fraîche se situent entre 1700 et 2500 dinars le kilo. Des prix inaccessibles pour les foyers modestes. Les prix de la viande importée ont été plafonnés entre 1300 et 1500 dinars le kilo, mais les quantités ne couvrent pas la demande. L’importation est une option qui reste insuffisante face à une production locale qui peine à se lancer.
« Nous ne serons pas prêts pour le mois de Ramadhan »
De plus, plusieurs importateurs privés se retrouvent écartés depuis l’interdiction de l’importation du veau destiné à l’élevage, l’engraissement et l’abattage.
Dans une récente déclaration à la chaine Ennahar Tv, le président du conseil professionnel commun de la filière, Miloud Bouadis, a tiré la sonnette d’alarme craignant la fin des activités des professionnels spécialisés dans cette filière. « Contrairement à l’année dernière, les écuries sont vides. On ne nous a pas autorisé à importer les veaux pour l’élevage. Nous ne serons pas prêts pour le mois de Ramadhan », a-t-il alerté, redoutant un manque important de la viande rouge sur le marché.
Dans ce même sillage, la Cour des comptes a révélé, dans son rapport annuel pour l’année 2023, des difficultés paralysantes et une faible performance du groupe publique ALVIAR. Sur le plan du développement de l’élevage, l’effectif du cheptel détenu par ALVIAR, de 2010 à 2021, n’a pas dépassé 5 à 6% des prévisions arrêtées, indique le document. Malgré la mise en exploitation de nouvelles infrastructures, les prestations d’abattage réalisées traduisent un taux d’utilisation des capacités d’abattage inférieur à 2% sur la période allant de 2016 à 2021.
Les quantités produites sont encore loin de répondre aux besoins par habitant. Selon le rapport, la moyenne de production nationale par habitant est de 12,04 kg/an, alors que la moyenne internationale est de 34 kg/An.