« Voila pour quelles raisons les Tunisiens sont restés distants avec le Hirak » - Radio M

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« Voila pour quelles raisons les Tunisiens sont restés distants avec le Hirak »

Radio M | 25/03/22 16:03

« Voila pour quelles  raisons les Tunisiens sont restés distants avec le Hirak »

Reçu par Lotfi Madani sur le plateau d’Offshore à Tunis, le président de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE, Tunisie) en 2011 et ancien ministre tunisien des droits de l’homme (2015), Kamel Jendoubi a livré un témoignage dans lequel il explique pour quelles raisons les tunisiens sont restés distants avec le Hirak.

Invité par Radio M, Kamel Jendoubi a livré son témoignage sur le sujet « des élections libres de 2011, à la panne démocratique de 2021 », et dans le même sillage, il a été interrogé sur le fait que pendant le Hirak, « on regardait de loin la révolution algérienne, avec des craintes et des interrogations ».

Selon lui, « le régime en Algérie a une sorte de fonction de protection de la Tunisie ». « On s’adresse à l’Algérie pour nous protéger et ce sentiment s’est développé quand il y a eu les conflits avec Kadhafi. Puis le sentiment a été alimenté par la propagande en Tunisie et en Algérie » a-t-il expliqué.

Pour Kamel Jendoubi, ceci a fait que « beaucoup de responsables ne critiquent pas les dérives du régime algérien ». « Le système algérien a des rapports avec toutes les forces et il veut la stabilité de la Tunisie où il veut être influent » a-t-il indiqué.

« Il y a une crainte qui ne dit pas son nom, la crainte est que le système algérien réagit négativement.. la Tunisie est un petit pays » a analysé le politique avant de signaler qu’il a été « choqué de l’absence de réactions, de solidarité et d’informations sur le Hirak », mais il a assuré que ce sont des considération conjoncturelles cars les tunisiens au fond d’eux, ont tellement exprimé de sympathie pour ce qui se passe en Algérie.  

L’ancien ministre a expliqué que le gouvernement et le peuple algérien ont une énorme place chez les tunisiens mais que la Tunisie « est un pays qui modère et ne tranche pas dans les questions conflictuelles ». Il a d’ailleurs parlé de position de son pays vis-à-vis de l’Algérie et du Maroc. Il s’agit selon lui d’un « rapport dans un cadre d’équilibre vigilant où la Tunisie est attachée à de bonnes relation avec l’Algérie mais avec le Maroc aussi ».